Ravintsara ou Ravensara aromatica, lequel des deux est le meilleur virucide ?

Deux arbres, trois huiles essentielles...

1) Le Ravintsara ou Cinnamomum camphora, originaire du Japon et de Taiwan est un arbre qui a été introduit à Madagascar au 19e siècle. Botaniquement il est très différent du suivant et pousse dans des régions distinctes. Il a une hauteur moyenne de 6-10m. La distillation de ses feuilles donne une HE, riche en 1,8 cinéol.

« Les surfaces de culture du Ravintsara sont énormes à Madagascar et les possibilités de production ainsi que les ventes représentent actuellement plus de 20 tonnes par an - preuve supplémentaire de l’intérêt que les thérapeutes ont pour cette HE qui ne sert ni à la cosmétique ni à la parfumerie, encore moins à l’alimentaire. » Patrick Colin producteur HE, établi à Madagascar.

 

2) Le Ravensara aromatica ou Agatophyllum aromatica. Cet arbre pousse dans des régions humides. Il a une hauteur moyenne de 10-20m. Son écorce a une odeur anisée. Il donne deux types d’HE selon la partie de la plante distillée :

a) Feuilles : monoterpènes, sesquiterpènes, eugénol très variable, méthylchavicol, taux également très variable

b) Écorce : HE très riche en méthylchavicol, superposable au Basilic indien

 

           

Ravintsara                                       Ravensara aromatica

(Photos tirées du mémoire de fin d’études de Malala Nirina Mahandry Randevoson 2015 ingénieure forestière)

« La gestion du Ravensara Aromatica en milieu forestier, n’intéresse plus grand monde. En effet cette HE, n’est pratiquement plus vendue et nous estimons qu’il se fait moins de 300 à 400 kg par an  - tout le monde  a abandonné étant donné le peu d’intérêt des acheteurs dans le monde. » Patrick Colin, producteur HE

Virucide ou non virucide ?

La propriété virucide du Ravintsara est universellement reconnue. Celle du Ravensara aromatica feuilles non.

Quelques avis sur le Ravensara aromatica feuilles :

Dr Jean-Michel Morel, médecin responsable de l’enseignement universitaire en aromathérapie et phytothérapie de l’université de Besençon :

« C’est une HE qui doit être légèrement antimicrobienne et antivirale, mais surtout anti-inflammatoire. Il y a peu de bibliographie. En tout cas, elle est beaucoup moins antivirale que celle du Ravintsara ou Cinnamomum camphora CT 1,8 cinéol. » 5 avril 2017

Dr Philippe Goeb : médecin aromathérapeute, enseignant dans plusieurs universités françaises et aux Laboratoires LRK :

« ll peut y avoir des variantes de composants significatifs en fonction des provenances de l’île et aussi des incertitudes de détermination botanique (…); notamment pour le méthylchavicol, il tourne autour de 5% mais peut osciller entre 2 et 22%! De même pour le méthyleugenol, il est habituellement aux alentours de 8% mais peut lui aussi osciller entre 4 et 30%! Alors pour lui attribuer des propriétés virucides ou autres, on ne peut être péremptoire. » 4 avril 2017

Tous s’accordent à dire par contre que pour obtenir les feuilles du Ravensara aromatica, la plupart du temps, cet arbre est abattu. L'arbre est en effet menacé de disparition malgré les cultures en cours.